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CPP : Le complot « Octobre Rouge » est une invention de l’AFP

Parti Communiste des Philippines
25 septembre 2018

Le Parti Communiste des Philippines (CPP) nie sans équivoque la prétention d’un complot appelé Octobre Rouge du CPP et de la Nouvelle Armée Populaire (NPA) visant à renverser le régime de Duterte d’ici octobre. Le CPP dénonce les Forces Armées des Philippines (AFP) pour avoir conjuré ce complot fictif qui vise clairement à préparer le terrain pour l’application de mesures de plus en plus draconiennes à l’encontre du peuple philippin.

Ce soi-disant complot appelé Octobre Rouge n’est rien d’autre qu’une invention de l’AFP. Comme le reste de la tromperie de l’AFP, il s’agit d’une histoire mal inventée. Ils ont trouvé ces « renseignements » dès le mois de juillet. Duterte, lui-même, a affirmé il y a environ une semaine qu’une conversation téléphonique avait prouvé l’existence d’un tel complot entre le CPP et d’autres groupes. Ni Duterte ni l’AFP n’ont pu montrer au public la preuve d’un tel complot.

En réalité, la vraie question n’est pas de savoir s’il existe un tel complot, mais ce que préparent Duterte et l’AFP pour octobre. Est-ce une préfiguration d’une déclaration de loi martiale d’ici octobre ? En effet, « Octobre Rouge » ressemble beaucoup aux affirmations de 1972 sur une « rébellion maoïste », que Marcos a utilisé comme justification pour déclarer la loi martiale et imposer sa dictature fasciste.

En préparant ce prétendu complot, l’AFP a clairement pour objectif de justifier la mise en œuvre de mesures de plus en plus sévères sous le prétexte de « neutralisation du complot » afin de cibler des actions de protestation légitimes qui expriment les sentiments d’un peuple mécontent. Le soi-disant complot est pour Duterte un homme de paille à abattre, qui le rendra fort et invincible.

La proposition de l’AFP de mettre en place une force d’intervention censé diriger tous les efforts des agences gouvernementales pour lutter contre le CPP remonte aux années 1950 maccarthystes anti-communistes, qui justifiaient la suppression de divers secteurs démocratiques. En particulier, l’AFP cible les militants étudiants qui comptent parmi les plus actifs du mouvement anti-Duterte. L’AFP est devenue folle en reliant diverses organisations et forces politiques en front ou en complot avec le CPP.

Il est devenu très évident que Duterte et l’AFP sont de plus en plus en insécurité face à la crise économique et politique grandissante. En envoyant son secrétaire à la Défense à Washington, Duterte s’est donné beaucoup de mal pour obtenir l’assurance du soutien américain. Tous ces éléments montrent le désir désespérée des kapit-tuko de Duterte de s’accrocher au pouvoir malgré la crise de plus en plus aiguë et les revendications grandissantes pour son éviction.

En fait, Duterte est le seul responsable de la déstabilisation de son régime. En faisant la sourde oreille aux demandes les plus urgentes du peuple philippin visant à mettre fin aux lourdes taxes TRAIN, à la solution aux augmentations de prix incessantes, aux augmentations de salaire, à la sécurité et à l’emploi, ainsi qu’à leur revendication de mettre fin au terrorisme d’État, aux violations généralisées des droits de l’homme, narco-politique et corruption capitaliste bureaucratique, Duterte incite de plus en plus de gens à se lever pour protester et à résister à son pouvoir.

Depuis la fin de l’année dernière, le Parti a appelé le peuple philippin à s’unir et à mener toutes ses luttes contre le régime fasciste et fantoche de Duterte. Un large front uni de forces démocratiques a émergé au sein d’alliances formelles et informelles réunissant un large éventail de forces progressistes et patriotiques, ainsi que divers groupes d’hommes politiques, de religieux et de milieux d’affaires. Des fonctionnaires désenchantés de l’armée et de la police attendent patiemment le bon moment pour se joindre à nous.

La NPA continuera à mener une lutte armée révolutionnaire dans les campagnes pour faire avancer la guerre du peuple et à le défendre contre l’attaque fasciste et terroriste de l’AFP. Malgré l’appui de la revendication populaire du renversement de Duterte, la NPA, à ce stade, n’est pas encore assez puissant pour provoquer le renversement de Duterte et du système en place. De même, alors que la NPA faisait partie des forces les plus puissantes qui ont contribué à soutenir la lutte contre la dictature de Marcos et à lui infliger des coups durs, c’est finalement le confluent de diverses forces qui a fait tomber Marcos lors d’un soulèvement populaire non armé en 1986.

Compte tenu des conditions économiques de plus en plus difficiles de la population et des conflits politiques internes croissants au sein du régime Duterte, le Parti prévoit que les manifestations continuent de s’intensifier au cours des prochains mois.

Duterte marche au bord d’un précipice où un faux pas peut accélérer sa chute.