Déclaration internationale sur le meeting impérialiste italien/tunisien
Travailleurs et peuples de tous les pays unissez-vous !
Le 30 avril, les plus hauts représentants de l’impérialisme italien et de la bourgeoisie compradrore tunisienne se sont réunis à Tunis lors d’une réunion intergouvernementale, après quoi ils ont annoncé la signature de 7 accords.
Une fois de plus, les deux gouvernements s’accordent pour lutter contre l’immigration de nos frères et sœurs originaires de différentes nations (dont la Tunisie elle-même) qui quittent la Tunisie pour l’Italie et l’Europe, échappant aux guerres provoquées par les pays impérialistes, dont l’Europe et l’Italie, et la misère créée par le système impérialiste mondial et dont les régimes des pays africains sont complices, également causée par des accords économiques inégaux de type néocolonial comme ceux-ci. Dix jours à peine après la signature de cet accord, un massacre de migrants a eu lieu une nouvelle fois près de Sfax, faisant plus de 70 morts, principalement des Bangladais, mais également des Marocains, des Egyptiens et des Africains subsahariens. Le sang de ces migrants souille à nouveau les mains des dirigeants des gouvernements des rives nord et sud de la Méditerranée et appelle à la vengeance !
Les autres points principaux de ces accords prévoient également un renforcement du contrôle italien sur le secteur de l’énergie électrique tunisien avec un investissement de plus de 50 millions d’euros pour la construction d’un câble à fibres optiques entre la Sicile et le Cap Bon. La conséquence sera une plus grande dépendance énergétique de la Tunisie vis-à-vis d’une puissance étrangère, une nouvelle augmentation du prix de l’électricité pour le peuple tunisien et une augmentation de la dette extérieure tunisienne envers l’Italie, ce qui pèsera sur les épaules du peuple tunisien.
Un autre point important est la conversion de 25 millions d’euros de dette extérieure tunisienne envers l’Italie en « cadeau » pour financer la « décentralisation administrative » en Tunisie ou pour les administrations publiques locales. Concrètement, cette somme sera dépensée dans les entreprises italiennes auprès desquelles seront achetés tous les biens et services nécessaires au prix décidé par les entreprises italiennes. La Tunisie ne sera pas libre de choisir de dépenser cet argent chez des fournisseurs moins chers, comme les entreprises nationales. Une véritable fraude en faveur de l’économie italienne et au détriment de l’économie tunisienne dont le gouvernement tunisien est complice.
Le gouvernement tunisien montre une fois de plus à quel point il est servile envers l’impérialisme italien et son intérêt sur la Libye, où la compagnie pétrolière italienne Eni a des intérêts énormes, tout comme en Tunisie. Un autre point de l’accord était le soutien dans les faits de la Tunisie aux aspirations de l’Italie en Libye.
Le gouvernement tunisien a signé tous ces accords en échange de la vague promesse d’une augmentation de la part des touristes italiens en Tunisie et de l’importation d’huile d’olive. Un troc qui se joue sur la peau du peuple tunisien, du peuple libyen et des migrants qui traversent à la fois le chaos tunisien et libyen où ils sont continuellement harcelés, réduits en esclavage, violés et assassinés et, lorsqu’ils tentent la route maritime se retrouvent pourchassés par des bateaux de patrouille libyens et tunisiens souvent fournis par l’Italie et d’autres pays impérialistes.
Les partis communistes marxiste-léniniste-maoïste d’Italie et de Tunisie lancent donc un appel au prolétariat italien et au peuple tunisien pour qu’ils s’organisent et rejoignent les migrants de leurs pays respectifs dans la lutte contre les deux gouvernements, celui de la bourgeoisie impérialiste italienne et celui de la bourgeoisie compradore tunisienne, et dans ce sens :
Nous saluons les dernières manifestations sur les places italiennes contre le chef du parti fasciste Ligue du Nord Salvini, et le populiste Di Maio. Les travailleurs en Italie, quelle que soit leur nationalité, doivent s’organiser contre les maîtres italiens et contre l’attaque permanente des droits des travailleurs et contre la tentative de diviser la classe ouvrière entre italiens et immigrés dans le but d’affaiblir la classe ouvrière elle-même, avec la fermeture d’entreprises et la délocalisation dans des pays comme la Tunisie, l’attaque contre les salaires et le chantage du contrôle social à travers le « revenu de citoyenneté » du Gouvernement Di Maio / Salvini. La déclaration commune des partis et organisations maoïstes à l’occasion du premier mai signée par nous déclare : « Dans les pays impérialistes, même si la lutte du peuple s’intensifie, comme en France, la démagogie fasciste-populiste progresse et les vagues d’immigration, provoquées par l’impérialisme, sont utilisées pour détourner la colère des masses non vers la domination des forces bourgeoises en place, mais envers les migrants, provoquant une guerre entre les pauvres.».
Nous saluons les luttes du peuple tunisien et en particulier celles des paysannes en grève à Sidi Bouzid après un nouveau massacre au travail et contre l’Aleca (l’accord de libre-échange approfondi avec l’UE), deux luttes qui ont caractérisé le 1er mai en Tunisie.
Nous saluons la protestation des immigrants des peuples subsahariens en Tunisie en mai dernier à Tunis pour obtenir leurs droits et nous soutenons la liberté de circulation des migrants et le droit à l’asile en Tunisie.
Nous appelons les travailleurs italiens et le peuple tunisien à s’unir dans cette bataille contre l’ennemi commun : l’impérialisme italien et le régime réactionnaire tunisien.
« Cette bataille doit être menée dans chaque pays et nécessite dans le contexte international actuel, une vision internationale, un lien international, une bataille commune au niveau international des prolétaires et des peuples opprimés »
Extrait de la déclaration commune des partis et organisations maoïstes à l’occasion du 1er mai 2019.
15/05/2019
Parti Communiste Maoïste – Italie
Nouveau Parti Communiste (en fondation), Tunisie
Parti des Elkadehines, Tunisie